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Textes
La source est en soi, à l'intérieur, obscure, inconsciente, inépuisable.
Soi comme silence, solitude, espace vacant et vivant, couloir.
Disponible et concentrée à la fois, je trace une ligne, quelques gestes pour habiter l'espace, je m'étonne et médite les apparitions. Je tourne autour d'un vide nourricier, d'un infini me délivrant, je veille à l'inattendu.
En amont, il y a un élan – sans réflexion, je plonge, je suis surprise, heureuse sans doute.
En aval le désir ou la nécessité de recommencer.
Je suis une chambre vide
que traversent les luminosités saisonnières et les regards,
cinglants ou assourdis de l'au-delà.
le sol où je peins
Un monde en friche, où l'espace a reconquis ses droits et exerce sa muette souveraineté sur des débris de mémoire, fantomatiques architectures vouées à la dissolution, simple effacement du sens devant l'essence...
Une liberté gagnée sur les terres brûlées de nos désillusions, un regard qui perdure à travers l'immobile fluidité des phénomènes: le paysage se dévêt pour laisser transparaître une nudité que plus rien ne corrompt ni n'abuse.
Une clarté enfin, sans foyer ni perspective, ne mettant en lumière que notre perplexité d'être, vaguement d'être, à l'orée de n'être pas...érafler la surface du silence
une ride sur le vif, un sang presque anodin
la boucle d’un dogme physique, d’une équation sans chiffre
la pesanteur ne pèse rien sous le souffle du vide
mais la profondeur émerge d’un simple reflet figé
dans l’aléa des formes
des formes somnolant d’une pupille à l’autre
s’étonnant d’être là, et là de s’étonner
ligne de muette interrogation